ETOILES DE L’ÉCONOMIE 2021: DES LAURÉATS PLUS FORTS QUE LA CRISE
Ce jeudi, les Étoiles de l’Économie ont sacré sept entreprises charentaises et un entrepreneur de l’année. Relance, innovation, développement durable, social, ils brillent malgré la crise. Exemples de témérité.

Les entrepreneurs primés ont dévoilé leurs histoires d’audace, d’innovation et de pari sur l’avenir. Des challenges payants malgré la crise. Aurélien Lassoudière est sacré entrepreneur de l’année. Photo Renaud Joubert

À écouter les témoignages des entrepreneurs récompensés ce jeudi soir, lors de la soirée des Étoiles de l’économie, organisée par Charente Libre, on se demande si on a tous vécu la même crise. Dans cette pandémie, les chefs d’entreprise charentais ont mené leur barque avec brio, ils ont investi, racheté des sociétés, lancé de nouvelles activités quand les signaux étaient au rouge. Ils le revendiquent sans même savoir que ça s’appelle l’audace. « Il fallait que je voie plus loin. L’échelle de temps dans une entreprise, c’est plutôt dix ans. Peut-être que j’ai fait le bon choix », argumente modestement Laurent Becquart. 

 Le patron de BK’Art, groupe d’entreprises de Puymoyen spécialisées dans le conditionnement à façon, l’impression en repiquage, la dorure à chaud, mais aussi la création graphique, a racheté quatre entreprises en huit ans dont deux en plein covid. Pas étonnant que le jury l’ait désigné lauréat de la catégorie relance, tout un symbole pour le retour de cette cérémonie après une année blanche. « Je ne voulais pas m’arrêter aux difficultés du moment, retrace aussi Pierre-Emmanuel Bataille, qui a acquis fin 2020 Prod Optima, AMP Industries et Barthe, à Anais. Pour moi, ce rachat c’était un projet à dix ans, vingt ans, trente ans »

Pour cette témérité, il a reçu le trophée « transmission reprise ». Un enjeu important « pour maintenir de l’activité au coeur des communes » au moment où fleurissent les plans pour redynamiser ces villes moyennes, insiste Jérôme Sourisseau, le président de Grand Cognac et parrain de la catégorie.

« La meilleure manière de ne pas réussir, c’est de ne pas prendre de risques. Les risques, vous les avez pris », félicite Dominique Hérard-Dubreuil, présidente de Rémy-Martin et marraine de ces Étoiles. « Si la crise revient, on saura faire face parce qu’on aura appris. » Chez Abecassis (lauréat international export), on a dégusté du cognac en visio avec un maître de chais, à Claix, un commercial à Bordeaux et un client au Japon !

La marraine loue « les élans » mis en valeur dans les sept catégories. Il y en a un qui, de son propre aveu, coche les sept cases, c’est Aurélien Lassoudière, le président de LM Soleil qui, de fabricant de centrales photovoltaïques est devenu producteur d’électricité pour maîtriser toute sa chaîne. En quatre ans, les effectifs ont été multipliés par trois. Recruter 35 personnes à Saint-Fraigne, une gageure ? À peine à entendre ce patron de 40 ans, qui a nourri l’attractivité en misant « sur le projet innovant et une attention portée à la RSE. » La fameuse responsabilité sociétale des entreprises, autrement dit l’intégration volontaire des préoccupations sociales et environnementales, qui pour la première fois avait sa catégorie aux Etoiles. La lauréate, Sodiporc, à Angoulême, organise des casse-croûte tous les mois pour rapprocher les collaborateurs. « Dès la création de l’entreprise, en 1973, ces casse-croûte, très arrosés, existaient, sourit Emmanuel Geoffroy, le patron. La tradition perdure. Il n’y a plus d’alcool mais il reste la convivialité ! »

Les Étoiles, c’est aussi des exemples de start-up prometteuses comme Trizzy « qui a rendu les déchets sexy », grâce à un chatbot (un robot conversationnel) et une plateforme complète. Et un peu aussi « grâce à un panda, notre mascotte », sourit Romain Bouiller. Parce que la gestion et valorisation des déchets, « ce n’est pas seulement un truc de bobos parisiens ».

Aucun de ces lauréats et des autres nominés, tout aussi valeureux, ne lésine sur ses heures de travail, aucun n’a été épargné par les doutes et les questions en plein covid. Mais alors, pourquoi ce virus de l’entrepreneuriat reste si tenace ? Pour la passion, celle d’Alain Venthenat et Michel Rauturier (Venthenat, lauréat innovation) qui pourraient parler des heures de leur pot de yaourt entièrement recyclable. Pour le sens des responsabilités. « On ne joue pas quand on prend des responsabilités. C’est moins de week-ends, moins de sommeil », concède Dominique Hériard-Dubreuil qui remercie son « mari compréhensif ». « Mais tellement de plaisir et d’enthousiasme. Ce soir, ce sont dix années de travail que vous avez récompensées », salue, ému, Aurélien Lassoudière. « On fait un travail sérieux mais si on peut déconner un peu, c’est mieux ! » Un résumé signé Laurent Becquart.

Le palmarès 2021:

  • Entrepreneur de l’année: Aurélien Lassoudière [LM Soleil]
  • Relance: Laurent Becquart [BK’Art]
  • Innovation: Alain Venthenat et Michel Rauturier [Plastiques Venthenat]
  • International Export: Francis Abécassis [Domaines Abécassis]
  • Transmission reprise: Pierre ­Emmanuel Bataille [AMP industries]
  • Développement durable: Aymeric Molin [Responsabilité sociétale: Emmanuel Geoffroy [Sodiporc].Elicit plant]
  • Le prix l'Entreprise citoyenne a été attribué à Bernadet (Châteaubernard)
2018: Le prix de l'entrepreneur de l'année a été décerné à Julien Badr
Le Cognaçais Julien Badr, à la tête de cinq sociétés toutes en développement à seulement 32 ans, a été sacré hier soir chef d'entreprise charentais de l'année. L'événement, organisé par CL, devant 500 personnes, a distingué sept autres entreprises à la pointe.

Julien Badr (à droite), ici avec son associé Damien Naulleaud. En sept ans, l’ancien banquier a transformé une petite entreprise familiale en groupe insatiable.

«L'humain, la transmission, le courage, l'investissement...» Voilà  ce que cette troisième édition des Etoiles de l'économie charentaise organisées par CL et ses partenaires a mis en lumière hier soir, devant un parterre de 500 entrepreneurs, élus, acteurs de l'économie du département rassemblés à  l'Espace Carat.

Une soirée de fête pour célébrer «l'éthique de l'engagement, de la responsabilité et les beaux succès de toutes ces entreprises», a résumé Olivier Fournier, directeur général adjoint d'Hermès, qui était le parrain de cette édition 2018.

Des idées lumineuses, des projets ambitieux, des prises de risques, une pointe de folie parfois... Au fil des sept catégories et remises de prix, des hommes et femmes passionnés sont venus nous livrer une part des clés de leur succès. Formant, à  eux tous, un joli tableau de la richesse de l'économie de notre territoire.

«Il y a une vitalité ici, il faut croire en notre destinée commune », a souligné et encouragé Jean-Pierre Barjou, le directeur de Charente Libre. Il a salué ces «gens qui s'investissent à  la fois ambitieux et modestes. C'est important pour la vie de nos entreprises, mais aussi dans la vie d'un homme ou d'une femme ».

Sur scène, tous l'ont défendu. La soirée en vidéo:

Le palmarès 2018:

  • Le prix de l'entrepreneur de l'année a été décerné à  Julien Badr (Cognac)
  • Le prix de la création d'entreprise 2018 a été attribué à Seven Shapes (Angoulême)
  • Le prix de la Start-up de l'année a été attribué à Lux Lingua (Saint-Micel)
  • Le prix 2018 de la Transmission / Reprise d'entreprise a été attribué à Alliance Environnement (Saint-Yrieix)
  • Le prix Innovation/Diversification a été attribué à Inospray (Angoulême)
  • Le prix International/Export a été attribué à Maison Boineaud (Angeac-Champagne)
  • Le prix l'Entreprise citoyenne a été attribué à Bernadet (Châteaubernard)
  • Le prix de l'Espoir de l'année 2018 a été attribué à Luxor Lighting (Angoulême)
2016: Le prix de l'entrepreneur de l'année est décerné à  Maison Villevert
Près de 600 personnes ont assisté à la deuxième édition des Étoiles de l’économie, organisées par CL et ses partenaires. Un millésime grand cru, plein d’optimisme sur la vitalité de notre département

à€¡a fait rêver, les étoiles. à€¡a fait rêver les gamins, ça fait rêver les grands et les petits princes. à€¡a fait même rêver des patrons, les entrepreneurs. Et le 24 novembre 2016, les lauréats, les nominés, les candidats qui ont échoué à  un cheveu du podium en ont mis plein les yeux à  un parterre de près de 600 personnes réunies au Castel à  Châteaubernard pour la deuxième édition des Etoiles de l'économie organisées par Charente Libre et ses neuf partenaires.

Ces entrepreneurs ont du peps, ils ont foi en eux, en leurs équipes, en la Charente. Les écouter, les regarder, c'est une sacrée cure d'optimisme, une leçon de prise de risques, de plaisir. Il n'y avait qu'à  voir le bonheur de Laurent Becquart, le jeune patron de Cognac Emballages Services, pour mesurer l'enthousiasme des lauréats d'un millésime 2016 très haut de gamme. Emu à  en faire applaudir ses équipes, il a été récompensé pour tous les risques, y compris personnels, qu'il a pris pour transformer une petite boîte en une pépite qui gagne.

Locomotive de toutes les Étoiles de l’économie charentaise 2016, Jean-Sébastien Robicquet, Entrepreneur de l’année qui représentera la Charente aux Aquitains de l’année 2016 organisés par le groupe Sud Ouest, a résumé le carburant de tous ces entrepreneurs: "La foi. L’envie de faire."

Sept chefs d'entreprise ont été primés en 2016.

Le palmarès 2016:

  • Le prix de l'entrepreneur de l'année est décerné à  Maison Villevert
  • Le prix de la création d'entreprise 2016 est attribué à  Lysipack
  • Le prix de l'Espoir de l'année est attribué à  Blomkal
  • Le prix 2016 de l'Entreprise citoyenne est attribué à  T2M Services
  • Le prix International-Export est attribué à  Alma-Avel
  • Le prix de l'Innovation 2016 est attribué à  Diades Marine
  • Le prix Transmission ou reprise 2016 est attribué à  Cognac Emballages Services
  • Le prix de la Start-up 2016 est attribué à  Iteca Iteca réinvente le dialogue homme-machine
2015: Sept réussites charentaises primées aux Etoiles de l'économie
500 personnes ont assisté hier mercredi soir à  la première édition à  l'Espace Carat. Une soirée qui a permis de souligner des Etoiles de l'économie charentaise réussites et de très belles histoires.

"Faire gagner le territoire." Cela aurait pu être, comme l'a introduit Eric Dournès, co-présentateur de la soirée, la devise de l'événement organisé hier mercredi soir par Charente Libre et ses neuf partenaires décidés à  montrer et valoriser le coeur battant de l'économie charentaise. A l'Espace Carat, c'est bien la Charente qui gagne qui a été célébrée par près de 500 Charentais.

Etoiles de l'économie, résumé de l'édition 2015 par CharenteLibre

Il y avait là  des institutionnels, politiques et économiques, des entrepreneurs, des salariés. Dix-huit entreprises nominées dans le cadre des Etoiles de l'économie charentaise, nouveau rendez-vous qui espère devenir incontournable dans l'agenda de notre département. Et qui a consacré Renaud Dutreil "Entrepreneur de l'année en Charente".

"Sortir de notre coquille"

Des belles histoires. Du talent. De l'audace. Du risque. Des entreprises petites par la taille mais grande par le savoir-faire, l'innovation, l'ambition. C'est un condensé d'une réussite charentaise qui était au menu. Il y a eu six étoiles, mais bien plus de vainqueurs.

Et comme l'a rappelé Richard Tallet, journaliste de CL et présentateur d'un soir: "Toutes les entreprises qui sont ici sont formidables. Ce qui ne veut pas dire que celles qui ne sont pas là  ne le sont pas." Car il fallait être volontaire et candidat pour en être, d'abord. Parce qu'il a fallu faire des choix parmi les 77 prétendants, ensuite. "Des choix pas toujours faciles", a souligné Jean-Pierre Barjou, directeur général de Charente Libre.

Pourquoi une telle opération? Pour montrer les réussites d'un département parfois trop humble, parfois un brin timide. Pour oser la nouveauté et récompenser, dans un quotidien économique pas toujours rose. "Et Charente Libre est aussi une entreprise, de 100 salariés. Nous comprenons ce qu'est le défi d'entreprendre", a souligné Jean-Pierre Barjou. 

Conseiller régional, Jean-Christophe Hortolan a souligné: "Il nous faut aussi sortir de notre coquille, prendre confiance en nos qualités pour nous développer." Et François Bonneau, président du conseil départemental, de montrer une voie, pour assurer de l'engagement de sa collectivité dans le soutien à  l'économie et à  l'emploi: "Nous allons essayer d'avoir de l'audace, de regarder tout ce qui se crée, pour mieux l'accompagner."

Citoyenneté et fair-play

La voie de l'audace, c'est celle qu'a montrée Philippe Dessertine, le directeur de l'Institut des hautes finances, au cours d'une passionnante conférence appelant à  croquer dans l'avenir avec passion. C'est, surtout, celle qu'ont empruntée tous les entrepreneurs présents hier lors de l'événement. 

Comme Annick Grenier, salariée comptable, qui a tout plaqué pour reprendre la chocolaterie d'Antan à La Rochefoucauld. "Parce que j'ai aimé l'odeur du chocolat quand j'y suis entrée la première fois."

Sans rien connaître à  la cuisine et au chocolat. Défi relevé. C'est ce qui a poussé Jérôme Fertin, le patron de 5 MC à  Mansle, à  tout miser sur l'innovation et les capsules biodégradables pour sauver une entreprise au bord du gouffre.

C'est ce qui a animé Jo ël Monadier lorsqu'il a lancé l'atelier protégé de la CAPAC à  Châteaubernard, en 1995, pour inclure les handicapés dans la vie économique charentaise.De quoi donner le sourire à  Michel Gourinchas, le maire de Cognac, parrain de l'entreprise citoyenne. "Une dimension qui me tient à  coeur par mes anciennes fonctions syndicales. Je voulais que l'on mette en lumière les entreprises citoyennes: ça passe par le dialogue social, mais aussi la place faite aux handicapés, à  la formation. à‚ la place occupée par l'entreprise dans la vie citoyenne." C'est fait.

L'économie, c'est certes de la concurrence, souvent. Mais c'est aussi, de temps en temps, de la solidarité, des partenariats. Et du fair-play. à‚ l'ima-ge d'Hervé Bache-Gabrielsen, "étoile export", qui a tenu à  partager son prix "avec Thierry Doreau, qui est un homme que je considère comme un modèle". Sacré hommage public au dirigeant de la tonnellerie de Gensac-la-Pallue qui était nominé dans la même catégorie que les cognacs Bache-Gabrielsen.

Dans la catégorie Création et développement, c'est l'entreprise CITF de Saint-Cybardeaux qui a remporté le trophée.

Dans la catégorie "Espoir de l'année", la palme revient à  l'entreprise Ferrand, à  Villebois-Lavalette.

Des histoires comme celle-là , la Charente en a mille et plus encore. "Des réussites comme celles célébrées ce soir, on n'a pas de mal à  en trouver en Charente", a ainsi souligné Armel Le Ny, rédacteur en chef de Charente Libre.

Et au-delà  d'une soirée, CL, qui a pour ambition de montrer tous les visages de la Charente, sera toujours là  pour montrer ces sourires, raconter ces paris, écrire ces aventures. De gens "un peu dingues, qui ont tous fait des choses extraordinaires", a imagé Philippe Dessertine. Et dans un quotidien anxiogène, ça fait du bien.